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Tomber en panne à Viskoff
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C’est l’histoire d’une BX 15 TGE de
novembre 1991, achetée en 1994 à 82 000 km. Ses propriétaires,
Robert et Michèle, décident de partir en vacances avec elle,
direction la Pologne et la République Tchèque, en 1995. Jusque
là, aucun problème...
Puis, voici le récit de Robert :
Au retour, en Moravie, sur l'autoroute,
arrêt moteur, puis plus rien. On était quelque part entre
Brno et la Pologne. Le temps de trouver une poste et d'appeler au secours,
on était vendredi soir. La dépanneuse viendra le lendemain.
Direction un hôtel (à pied) en laissant Titine sur la bande
d'urgence.
Le samedi, un camion plateau est sur place et Titine est toujours
là (ouf !). Il faut savoir que dans ce pays les gens parlent Tchèque
(normal) et certains Allemand. Je parle Français et Anglais! Quelques
laborieuses discussions plus tard, Titine est embarquée sans ménagements
sur le plateau et les voilà partis. On arrive dans l'après-midi
dans une zone industrielle peu engageante d'où émerge une
enseigne Citroën.
Le garage est fermé et il n'y a personne!
Mais, par miracle, au bout d'une heure, tout le monde est là.
Après quelques minutes, le verdict tombe "courroie de distribution"
(elle n'avait pas été changée et pour une occasion
garantie bravo Citroën!)
Deux heures plus tard, elle est changée, mais ça tourne
rond comme une patate.
"Ein problem" dit le brave homme. Il m'explique qu'il démontera
Lundi et me prête une voiture(une Skoda Elegant) pour aller à
Prague le week-end à 250 km.
Lundi après midi, bilan du démontage : "motor kaput"
Sans parler allemand, j'ai compris! Il y a : quatre soupapes tordues,
l'arbre à cames faussé et un palier d'arbre à cames
arraché. Mais ce brave homme me dit "kein problem"! Il m'explique
qu'il me propose un échange standard de culasse, qu'il en a justement
une, que c'est une culasse de BX19 mais ça s'adapte (ah bon!).
C'est parti! Il faut savoir que là-bas, on ne change pas,
on répare. Quand on change un joint, on ne vient pas avec la pochette,
mais avec la feuille et les ciseaux. La suite ferait frémir un agent
Citroën de chez nous : l'arbre à cames est redressé
à la presse et contrôlé à l'œil.
Les jeux de soupapes sont ajustés à la meule ce qui évite
d'avoir toute la gamme de pastilles. Malgré le changement de culasse,
le même joint a été remonté! Rendez vous pour
le lendemain après midi pour reprendre la voiture. On arrive vers
16h et c'est pas fini.
Le patron du garage arrive, nous installe un parasol, 2 chaises et débouche
une bouteille de vin de Moravie pour patienter!
Le soir ,vers 22h, moment critique, serrage de la culasse et … ping!
un boulon cassé. Devant mon nez qui s'allonge :"kein problem!"
Une demi-heure plus tard, le morceau est extrait avec un tournevis et
un chiffon! On change tous les boulons pour arriver à un montage
strictement interdit par Citroën : panachage des montages 6 pans et
Torx (regardez dans la RTA)
A 1h17 (photo à l’appui), tout est terminé et je passe
à la caisse pendant que l'épouse du patron nettoie les vitres
et les traces de doigts. L'addition est de 3300 FF : mon Citroën français
m'a évalué cette réparation à 12 000FF chez
lui.
Nous sommes rentrés à Lyon d'une seule traite (1500km
en 14 h). Depuis, Titine a fait 200 000 km de plus et tourne comme une
horloge même si elle a pris un coup de vieux. Elle est proche de
sa propre mort mais s’accroche. Et tout ça, grâce à
un garage Tchèque qui a croisé son chemin.
Un conseil : allez tomber en panne à Viskoff c'est le
nom du patelin.
Merci a robert pour le texte et les photos
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